Pages
« La liberté, ce bien qui fait jouir des autres biens », écrivait Montesquieu. Et Tocqueville : « Qui cherche dans la liberté autre chose qu’elle même est fait pour servir ». Qui s’intéresse aujourd’hui à la liberté ? A celle qui ne se confond pas avec le libéralisme économique, dont on mesure combien il peut être source de prospérité mais aussi d’inégalités et de contraintes sociales ? A celle qui fonde le respect de la vie privée et la participation authentique à la vie publique ? La liberté devrait être au cœur de la démocratie et de l’Etat de droit. En même temps, elle ne peut être maintenue et garantie que par la vigilance et l’action des individus. Ils ne sauraient en être simples bénéficiaires ou rentiers, ils doivent non seulement l’exercer mais encore surveiller attentivement ses conditions d’exercice. Tâche d’autant plus nécessaire dans une période où les atteintes qui lui sont portées sont aussi insidieuses que multiples.
Entre une liberté de la presse menacée (Franck Johannès, "Au nom d'abus sur internet, la loi sur la liberté de la presse menacée. Des sénateurs veulent profiter du projet de loi"égalité et citoyenneté" débattu à partir de mardi, pour revenir sur certains fondamentaux", Le Monde, 2-3 octobre 2016) et une presse menaçant les libertés (violation de la présomption d'innocence, lynchage médiatique avant jugement, extension de la délation-exécution...) la marge de manoeuvre est étroite dans tout état de droit. Doit-on privilégier la voie normative ou la voie éthique ? Une fois de plus, vaste programme comme aurait dit le général de Gaulle.
RépondreSupprimerDans ce contexte, la tenue de ce colloque est particulièrement bienvenue dans ce "temps des médiagogues" pour reprendre l'expression du sulfureux Patrick Buisson dans "La cause du peuple" (chapitre V).