« La liberté, ce bien qui fait jouir des autres biens », écrivait Montesquieu. Et Tocqueville : « Qui cherche dans la liberté autre chose qu’elle même est fait pour servir ». Qui s’intéresse aujourd’hui à la liberté ? A celle qui ne se confond pas avec le libéralisme économique, dont on mesure combien il peut être source de prospérité mais aussi d’inégalités et de contraintes sociales ? A celle qui fonde le respect de la vie privée et la participation authentique à la vie publique ? La liberté devrait être au cœur de la démocratie et de l’Etat de droit. En même temps, elle ne peut être maintenue et garantie que par la vigilance et l’action des individus. Ils ne sauraient en être simples bénéficiaires ou rentiers, ils doivent non seulement l’exercer mais encore surveiller attentivement ses conditions d’exercice. Tâche d’autant plus nécessaire dans une période où les atteintes qui lui sont portées sont aussi insidieuses que multiples.


mercredi 1 février 2012

La loi sur le génocide arménien déférée au Conseil constitutionnel

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Lors du vote de la loi pénalisant la négation des génocides, l'intervention du Conseil constitutionnel apparaîssait comme le "dernier recours", dernier rempart contre une pratique qui fait de la loi non plus l'expression de la volonté générale mais de celle des lobbies. A dire vrai, nous n'osions espérer cette saisine du Conseil, car les clivages à propos de ce textes passaient à l'intérieur des partis politiques. Par voie de conséquence, les signataires de ces deux saisine sont issus d'initiatives individuelles, pour une fois détachées de tout attachement partisan. La saisine du Sénat est due à l'initiative du sénateur Jacques Mézard (groupe RDSE à majorité radicaux de gauche) et celle de l'Assemblée nationale a été initiée par Jacques Myard et Michel Diefenbacher (UMP). 

On ne dispose pas encore du texte de la saisine, mais on peut penser que ce sont précisément ceux qui avaient été développés par le rapporteur de la  Commission des lois du Sénat, le 18 janvier, lorsqu'elle avait précisément adopté une motion d'exception d'irrecevabilité fondée sur l'inconstitutionnalité de la loi. 

Les ricochets

On sait que la loi actuelle, celle qui a été adoptée le 23 janvier, pénalise la négation des génocides. Elle doit donc être appréciée par rapport à celle du 29 janvier 2001, dont l'article unique "reconnait publiquement le génocide arménien de 1915". Il s'agit, en quelque sorte, d'un contrôle par ricochet, la loi de 2012 pouvant être déclarée inconstitutionnelle parce qu'elle met en oeuvre la loi du 29 janvier 2001, elle même inconstitutionnelle. Ce contrôle indirect est effectué par le Conseil depuis sa décision du 25 janvier 1985.

Cette loi de 2001, qui n'avait pas été déférée au Conseil constitutionnel, recèle bien des incertitudes constitutionnelles, qu'il s'agisse de l'absence de caractère normatif de la loi ou de l'atteinte à la liberté d'expression des chercheurs. Ces arguments sont puissants, et comme il est bien difficile de les contester au plan constitutionnel, les "éléments de langage" arrivant tout droit de l'Elysée se placent résolument sur un plan politique. En clair, l'inconstitutionnalité de la loi de 2001 reconnaissant le génocide arménien reviendrait à mettre en cause, par un second ricochet, la constitutionnalité de la loi Gayssot de 1990 qui sanctionne le négationnisme, à propos de la Shoah. 

Le contrôle de constitutionnalité, non plus cette fois de la loi de 2001, mais du texte voté le 23 janvier 2012, montre cependant que les deux dispositifs sont différents. 

Vauvenargues 1715-1747


Inconstitutionnalité du texte voté le 23 janvier 2012

Bien qu'il s'en inspire, le texte actuel est différent de la loi Gayssot. La qualification de génocide, dans le cas de la Shoah, résulte à la fois d'une convention internationale, l'Accord de Londres du 8 août 1945, et d'un certain nombre de décisions de justice rendues à la fois par le Tribunal de Nüremberg et par des juridictions françaises. La Cour de cassation, dans une décision du 7 mai 2010 a d'ailleurs refusé de transmettre au Conseil constitutionnel une QPC portant sur la loi Gayssot, estimant qu'elle "ne présentait pas un caractère sérieux dans la mesure où l'incrimination critiquée se référait à des textes régulièrement introduits en droit interne, définissant, de façon claire et précise, l'infraction". 

S'agissant de la pénalisation du génocide arménien, on observe au contraire qu'il n'a donné lieu à aucune convention internationale, ni à aucune décision de justice rendue par une juridiction internationale ou française. Il n'existe donc pas de définition juridique précise des actes qui sont à l'origine de ce génocide et des personnes qui en sont responsables. Sur ce plan, la proposition peut être contestée au nom du principe de légalité des délits et des peines. Dans sa décision du 21 avril 2005, le Conseil constitutionnel estime que ce principe est respecté lorsque l'infraction est définie "dans des conditions qui permettent au juge (...) d'interpréter strictement la loi pénale, de se prononcer sans que son appréciation puisse encourir la critique d'arbitraire". 

Il appartient désormais au Conseil constitutionnel de se prononcer sur ces différents moyens d'inconstitutionnalité. Dans cette affaire, le Parlement a réussi à montrer qu'un texte de circonstance voté par une majorité de circonstance peut être contrecarré par une minorité de circonstance. On ne peut à cet égard exclure une autre interprétation que celle de la sauvegarde de l'Etat de droit. A vrai dire, en adoptant ce texte, le Parlement donnait satisfaction au lobby arménien. En le soumettant au Conseil constitutionnel, d'autres parlementaires de tous bords donnent satisfaction au lobby turc. Jeu de rôles... Mais au bénéfice de l'Etat de droit, on peut rappeler la formule de Vauvenargues : "Appuyons nous sur les mauvais motifs pour nous fortifier dans les bons desseins".


Voir aussi le commentaire de Marianne Gourcuff sur CPDH

5 commentaires:

  1. Didonque, Meuf, gare ! Entreprendrais-tu de nier le génocide arménien ? hontatouah ! Mes arrière grands parents ont disparu, ils Me manquent, et depuis Mouah, Elanian, Je vis dans un pays d'exil, où Mes droits les plus élémentaires sont niés. Je Me préparais à t'envoyer en prison et te condamner à une forte amende, mais les manoeuvres dilatoires devant le Conseil retardent ce moment d'intense félicité.

    Alors ya des Gaulois qui disent que les leurs, d'arrière grands parents, sont morts à Verdun et que personne ne s'est escusé, pas même les Alamans qui les ont tués. J'en connais même d'autres, des Protestants, des Religionnaires, qui déplorent que l'on ne commémore pas la Saint Barthélémy ... Dis Mouah, Meuf, n'aurais tu pas écrit un article sur le droit à l'oubli ??? Tu aggraves décidément ton cas. On t'a à l'oeil.

    Elanian

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  2. Didonque, Meuf, kentenJe ? Il paraît que l'on se prépare à proposer une nouvelle loi sur le génocide arménien, dans l'hypothèse où le Conseil n'accepterait pas celle qui a été votée ? C'est une honte ! Mouah, Elanoglu, Je ne puis admettre qu'au pays des droits de l'homme, de la liberté d'expression, on prétende imposer une vérité d'Etat. Car l'Etat, il ottoman comme il respire.

    La vérité, on a connaît. Tout le monde sait que les Arméniens, on a voulu les protéger, les mettre à l'abri, et que ce sont les Kurdes qui les ont massacrés pour les voler ... Les Kurdes, sauvages, rebelles, qui nient leur identité turque ! Aaaaah, il faudrait des lois pour réprimer ces gens là. La Turquie, les Turcs, peuple doux et pacifique, ami du genre hhhumain, tout le monde leur en veut - mais de loin. A l'ombre du cimeterre, on est plus poli. Je dirais même Gallipoli, uhuhuhuhuhuhuhu. u.

    Je Me porte bien

    Elanoglu

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  3. Gnouf, Meuf ! Keskejaprends ? keskonmedi ??? De faux Elans auraient usurpé Mon identité, en se faisant passer ki pour Arménien, ki pour Turc !!!! Note bien, çan'méton'pas, car Elan ne peuvent, quand Elan ne daigne être ni Turc ni Arménien, ce ka Raquette ne plaise. Car Elan est immortel, incréé, Pantocrator, et ne s'embarrasse guère des éphémères, dont la nature est de s'exterminer mutuellement, et comme on les comprend !

    Par cela même kilé, l'Elan est toujours tout ce kil doit être. L'Elan est, le non Elan n'est pas. Elanian et Elanoglu, pâles imposteurs, faussaires vils et menus, sont donc par Mouah rendus à leur néant, kedis-je ? Laissés à leur néant - non, non, Scribe, par à leur guéant - car seuls de faux Groupies ont pu un instant croire que l'Elan avait trempé son nez dans la farine avant de leur faire une bonne plaisanterie. Il n'en est rien, çépaLui. La Pince va maintenant trouver le coupable, et alors plus question de nier le génocide, il y aura éradication de ceux ki ont prétendu usurper une identité aussi unique, confondu être et non être, frustration et eudémonisme.

    Ssa ne trouble pas la sérénité de l'Elan, note bien, Meuf, mézenfin, Il n'est pas de bonne humeur.

    Le Nouvel Elan

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  4. Deja ton titre pour cette partie ''Inconstitutionnalité du texte voté le 23 janvier 2012''. Tu as tout faux car la loi est en droit, bien constitutionnel. Le texte à été vérifier par des avocats spécialisé, par le ministère de la justice , la garde des sceaux, l'elysée donc aucun problème vous verrez.

    Les turcs se prendront une bonne baffe et retourneront dans leurs pays vu qu'ils ont, pour beaucoup, la double nationalité.
    De plus retoquer la loi universelle sur tous les génocides reconnus par la loi, ça lançerait un message, un feu vert à tous les négationnistes de la shoa. Donc ça c'est pas possible . DONC comme le rappel notre constitution et notre devise, l'EGALITE primera avant tout et in fine la loi sera validé par le conseil constitutionnel c'est pas si compliquer a comprendre

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